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Comment vulgariser une présentation technique en trois conseils ?

Dans les conventions scientifiques, un document résumant les recherches s’appelle « un poster ». Il est présenté et expliqué par le chercheur qui l’a produit.

Les scientifiques ont beaucoup d’enjeux de vulgarisation de leurs travaux

Les experts de Parole stratégique sont parfois mandatés par des laboratoires de recherche ou des écoles doctorales pour accompagner des chercheurs en sciences dures comme l’hydrogéologie ou la chimie dans la vulgarisation de leurs travaux de recherches.

La vulgarisation, c’est à dire le fait de rendre accessible un sujet complexe avec des mots simples, est utile pour les interactions des chercheurs en dehors du milieu scientifique dans lesquels ils auront :

  • des enjeux financiers : entreprises ou associations finançant leurs recherches
  • des enjeux médiatiques : besoin d’expliquer leurs recherches à un média pour informer les citoyens sur un sujet scientifique d’actualité
  • des enjeux d’expertises : conseil auprès d’un décideur politique qui aura besoin d’un éclairage technique pour prendre une décision…
  • des enjeux éducatifs : réussir à s’adresser à des élèves de l’unvisersité lorsqu’un cours est donné par les chercheurs

Le problème des chercheurs par rapport aux profils techniques d’entreprises

Les premiers échanges avec les chercheurs peuvent être compliqués : aux premières questions d’usage lors d’une rencontre comme « Quel est le sujet de ta thèse? », on obtient en retour des termes comme « aquifères », « modèles conversationnels », « solvant biosourcé »… qui sont prononcés sur le mode de l’évidence !

A la différence des profils techniques d’entreprises comme des ingénieurs ou des cadres du privé qui ont davantage l’habitude d’avoir des interlocuteurs non experts (communication, direction commerciale, RH..) de leurs sujets, les chercheurs gravitent dans un univers où les mots « isotopes » et « dérivée seconde » sont des termes très basiques dans leurs interactions avec leurs pairs.

Mais lorsque l’interlocuteur n’est pas un expert de la même discipline, comme un des spécialistes de Parole stratégique venus les conseiller, il est nécessaire de communiquer avec des mots simples.

Pour ce faire, trois pistes peuvent être suivies :

Conseil 1 : Comprendre que « Traduire, c’est trahir »

Il ne faut pas hésiter à trahir ses travaux pour les rendre accessibles.Les chercheurs tiennent à être précis sur leurs travaux, car une définition approximative est de fait une erreur dans le monde scientifique.

En effet, « une eau pure » n’a pas la même signification en chimie et dans le langage courant.
Dans un premier temps, il faut donc être prêt à trahir le « sens pur » des mots utilisés quitte à corriger cette erreur si la conversation se prolonge avec l’interlocuteur en lui expliquant qu’il y avait une nécessité de clarification à employer un raccourci.

En appliquant ce premier conseil, on peut traduire les termes utilisés plus haut pour un public non – expert et comprendre facilement que :

  • un modèle conversationnel, c’est souvent un Chatbot comme Chat GPT
  • un aquifère, c’est une cavité sous la terre qui contient une nappe phréatique c’est-à-dire de l’eau
  • le solvant biosourcé a la même utilité que l’eau du thé qui en fait sortir du sachet le goût et les arômes

Conseil 2 : Appliquer une logique relationnelle et non rationnelle

Dans le prolongement du point précédent, la volonté d’être juste – en termes de justesse – est liée au fait de vouloir appliquer une logique rationnelle à une conversation qui se situe dans le champ d’une logique relationnelle.

Ainsi, lorsqu’un interlocuteur qui n’est pas un expert de votre sujet vous pose une question, il ne faut pas essayer de répondre logiquement à son interrogation mais au but recherché par la question pour taiter l’incompréhension soulevée par cette question.


Par exemple, « À quoi ça sert » ou « qu’est-ce que tu fais concrètement » sont les premières demandes qui sous tendent la question « Quel est le sujet de ta thèse? ».

Conseil 3 : Partir du principe que « vulgarisation » rime avec « frustration »

L’exhaustivité est impossible lorsqu’on vulgarise trois à six années de recherches très ciblées. C’est pour cela que de nombreux points doivent être négligés lorsqu’ils font partie de détails ou de cas de figures adjacents à la trame principale du sujet.

En effet, si une règle fixée est vraie dans la majorité des cas, il existera beaucoup d’implications secondaires ou de conditions dans lesquelles elle ne s’appliquera pas. Il faut négliger ces cas secondaires en premier lieu.

Pour conclure, la vulgarisation est moins un exercice technique, qu’un un exercice de positionnement.

Lorsque l’on se place dans la position d’une personne qui ne connaît pas votre sujet, on comprend qu’une simplification ou un raccourci, suivi d’une compréhension des question soulevées pour répondre aux attentes et qu’un abandon des notions d’exhaustivité, d’absolue justesse et de logique rationnelle permettent une prise de parole plus claire et plus accessible.

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Zakariya Gasmi